L’EICMArre des hôtesses !
Ce fut une bien intéressante découverte que ce salon EICMA à Milan. Des motos et des hommes, pourrait-on l’intituler. Des motos en pagaille, des stands tous plus spectaculaires les uns que les autres, des néons, un capharnaüm pas possible de prépa, et les fameuses « hôtesses »…
Alors parce qu’on aime faire plaisir à notre lectorat masculin, je vais évoquer ces créatures qui font la réputation de ce salon. De belles voire sublimes jeunes femmes, toutes perchées sur leurs aiguilles, à califourchon ou en amazone selon la tenue (pantalon en skaï ou micro robe moulante), elles sont l’attraction de tous ces mâles en quête de sensation.
Forcément déjà, on les repère ces demoiselles, en minorité parmi un public quasi exclusivement masculin. Et leurs armes fatales suffit à vous détourner l’attention instantanément : minauderies, poses lascives, moue boudeuse et tenues affriolantes. C’est qu’elles doivent avoir la pression : être la plus photographiée, apparaître en masse sur les réseaux sociaux, peut-être se faire repérer pour espérer un jour être ailleurs que là, sur un vulgaire salon de moto.
Vous allez me demander, où sont les photos ? On veut les voir ces déesses ! Juste pour satisfaire la curiosité de nos lecteurs, j’en ai glissé quelques unes dans la galerie. Et si vous en voulez davantage, débrouillez-donc vous avec Google et nos amis de Moto Station ou du Repaire des motards qui se sont empressés de sortir les images les plus « hot ». Vous pouvez aussi vous précipiter au kiosque à journaux acheter la merveilleuse (ringarde) couverture de Moto Revue, et vous serez comblés. Ou bien lever un peu plus haut les yeux dans le rayon et choisir une autre revue… Tant qu’à faire, tirez droit dans le mille messieurs !
Ben oui y en a marre. Marre que la (belle) femme soit systématiquement reléguée au rang de faire-valoir d’objets de consommation. Assez de voir qu’en 2016, sur un salon professionnel de moto, elle est un argument déterminant pour appâter le libidineux chaland. Que les acheteurs soient majoritairement masculins, je le conçois encore à mon grand dam. Mais qu’on leur impose (car c’est bien la faute des constructeurs) des fesses et seins sur sa quête de la moto parfaite, sous prétexte de « lui vendre du rêve », STOP !
J’étais sur le salon le jour de l’élection de l’autre immonde roux Donald Trump, fervent misogyne et amateur de chair (très) fraîche. Entourée d’hommes insipides concentrés sur les dindes autant que sur les machines, je me suis sentie vraiment mal à l’aise. Pas à ma place. Que le summum de l’indécence était atteint. Etait-ce l’âge des jeunes femmes (moins de 20 ans pour beaucoup d’entre elles) ? ou bien le physique ingrat des visiteurs qui faisaient tâche à côté ? Les violents néons du salon qui mettaient l’accent sur le luisant des cuisses charnues comme celui des carénages rutilants ? Hum, le mix de tout cela m’a fait tourner la tête. Et avec un micro gnome grandissant doucement dans mon ventre, je me suis amusée à imaginer comment il ou elle serait plus tard.
J’aimerais qu’elle se distingue par son allure et son intelligence. Qu’elle fascine autant qu’elle agace, que ses mots soient enjôleurs comme acérés. J’aimerais qu’elle fasse de brillantes études et ait le choix de jouer de sa beauté comme de sa culture. Qu’elle ne soit jamais réduite au stade de potiche que l’on reluque tel un morceau de viande inanimé. Qu’elle en jette avec sa grâce et sa pétillance !
Si c’est un mec ? J’aspire à ce qu’il soit charismatique et élégant, bienveillant. Qu’il ait des opinions bien tranchées sur tous les sujets de société, notamment celui de la cause des femmes. Qu’il décrie la violence, autant physique qu’insidieuse, comme le regard dominateur et avilissant sur des hôtesses de salon. Que son regard soit au contraire respectueux et tendre ! Avec beaucoup d’humour mais toujours fin et approprié.
Pour revenir à ce salon, ben voilà, je me devais de vous faire part de mon expérience. Tant pis si je ne vous parle pas de la Superleggera 1290, ni de l’Energica, ni de la HP4 Race de BMW, ni du fabuleux Concept Honda CB1100TR, de la future KTM au Moto GP, ou des somptueuses prépa que vous verrez dans les photos ci-après. Allez donc faire un tour sur nos confrères « spécialistes » et tellement bien renseignés. Non, moi j’avais juste envie de vous parler des « pouffes » sur lesdites moto, et de mon entière désapprobation de la femme trophée.
Photos : Clara et Guillaume
bonjour
Sur le papier comme on dit on serait tous d’accord sauf que les hôtesses comme les bécanes sont agréables à regarder et que ce papier à un coté polliticaly correct qui m’énerve comme tous ces posts qui nous demandent de rouler full cuir tous les jours, rien à voir me direz vous ? pas si sûr .
Bonjour à toutes et tous !
L’EICMArre des hôtesses ! Tu as raison et pourtant il n’y en a pas besoin pour les side-car ! 🙂
Dom27
Ces hôtesses que vous qualifiez généreusement de « pouffes » sont des femmes libres. Autant que vous l’êtes.
Si elles aiment être admirées, s’habiller de manière sexy, ou si elles n’aiment pas ça mais veulent ainsi gagner un peu d’argent facilement plutôt que de servir des burgers au McDo (serait-ce plus épanouissant ?), qui êtes-vous pour les juger ? Si vous trouvez ça avilissant, elles trouvent peut-être ça amusant, flatteur, ou simplement rémunérateur. Et une fois rentrées chez elle, ces femmes sont peut-être aussi pétillantes, intelligentes, et cultivées que vous, et savent se distinguer par la qualité de leur esprit dans d’autres circonstances.
Le plus grand succès du féminisme au XXe siècle, en Europe tout du moins, c’est que les femmes, nonobstant l’avis de leur frère, de leur père, ou de leur mari, sont désormais libres de leur choix de vie. Ne venez pas leur imposer les vôtres.
Bonjour Thibault,
Evidemment c’est un homme qui écrit, et avec hargne en plus. Qui sommes-nous pour juger ? Des femmes qui voient leur consoeurs réduites à l’état de choses inertes, destinées à mettre en valeur des produits à vendre. Elle est belle votre vision de la femme libre ! Sachez cher monsieur que ces femmes ne riaient pas aux éclats et ne semblaient pas épanouies. Et si certaines d’entre elles l’étaient, tant mieux ! Ce que je dénonce fermement, c’est cette vision avilissante et dégradante de la femme objet dénudée, ultra sexy, qui n’apporte rien à part assouvir les désirs pervers des hommes.
Ah ! Cela vous arrange bien de dire qu’elles sont consentantes et libres de leurs choix ! Allons, quelle hypocrisie !
Le jour où nous verrons des sexe d’hommes en gros plan sur des affiches 4m X 3, des hommes potiches, le torse nu mais bien galbé (pas question d’hommes ventripotents !) pour nous servir et ravir nos yeux dans les restos, sur des salons et des manifestations publiques, ok on pourra avoir un vrai échange ! En attendant, les seules personnes que ces femmes potiches à poil dérangent, sont les femmes elles-mêmes… Comme c’est étrange !
A l’instar des femmes apostrophées en pleine rue sur leur tenue vestimentaire, d’autres qui se font agresser sexuellement, harceler au travail, « taquinées » avec des blagues lourdingues machistes… LES FEMMES LE CHERCHENT ET ELLES VEULENT CA ! ELLES AIMENT, c’est bien connu ! Cessons les clichés véhiculés par les sites porno qui ne montrent que des femmes asservies aux bon désir des hommes. Sous prétexte qu’elles jouent la comédie et gagnent pour certaines très bien leur vie, ce n’est ni leur ambition ultime ni leur vocation que d’être traitées comme des animaux. Et la société permet aujourd’hui d’élever les femmes autrement que par leurs seins et leurs fesses, par l’éducation et la connaissance. Alors par pitié, si les hommes des pays développés pouvaient aussi concourir au respect de leurs femmes, amies, soeurs, filles, en dénonçant ce genre de comportements, ils montreraient l’exemple… et inspireraient d’autres qui sont encore bloqués à des siècles en arrière.
Madame, n’avez-vous jamais admiré la beauté d’une personne avant d’avoir pu découvrir ses qualités intrinsèques ? Vous êtes-vous sentie perverse ?
Ces hôtesses ne dérangent pas les femmes en général, elles vous dérangent vous et d’autres qui partagent votre vision du monde faite de femmes-objets forcément écervelées et d’hommes primates forcément pervers. J’en connais beaucoup d’autres, aussi intelligentes que vous, qui se moquent bien de voir des hôtesses dans des postures lascives sur des motos ou sur des affiches dès lors qu’on ne les force pas à faire de même.
Vous dîtes que ces hôtesses ne « semblaient pas épanouies », mais vous n’en savez rien. La prochaine fois, allez leur parler, demandez-leur ce qu’elles font là, pourquoi elles font ça. Intéressez-vous à elles, à leurs motivations. Mais de grâce, ne parlez pas à leur place.
Quant à votre parallèle avec le harcèlement de rue ou les agressions sexuelles (pourquoi pas les viols ?), il est totalement déplacé. Comparer des victimes de délits à des femmes qui ont choisi un job pour la journée est assez dérangeant. Ou alors considérez-vous qu’elles ont été contraintes ? Comment et par qui ?
Le comportement de deux personnes libres, l’une qui pose, l’autre qui la regarde, sans aucune coercition de part et d’autre, est un comportement qui doit être autorisé dans un pays développé. Vouloir le dénoncer, l’approuver, ou le combattre n’a tout simplement aucun sens, sauf à vouloir imposer votre conception de ce qui est morale ou non à vos congénères. Et c’est bien cela qui nous ramènerait des siècles en arrière.
Monsieur, J’ai l’étrange impression de lire mot pour mot un certain commentaire sur Facebook : « Vous dîtes que ces hôtesses ne « semblaient pas épanouies », mais vous n’en savez rien. La prochaine fois, allez leur parler, demandez-leur ce qu’elles font là, pourquoi elles font ça. Intéressez-vous à elles, à leurs motivations. Mais de grâce, ne parlez pas à leur place « . Comme c’est drôle, essayez d’être un peu plus créatif, ou alors dites à la personne que vous inspirez d’avoir son propre jugement…
Puis-je vous poser quelques questions ? Etiez-vous à ce salon ? Savez-vous de quoi vous parlez ? Si vous y étiez alors je veux bien continuer cet échange ! Sinon… eh bien je ne prête absolument aucun crédit à votre « argumentaire ». En tout cas pour pour vous répondre, oui je suis très sensible à la beauté, quelle soit physique ou plus subtile. Mais là je regrette, nulle beauté ni délicatesse dans ces « femmes statues », la chair à l’air et le « vêtement » en latex ou skaï bas de gamme. Encore une fois si vous n’étiez pas à ce salon, je ne sais pas pourquoi je vous réponds.
De plus, êtes-vous une femme ? Avez-vous discuté avec certaines d’entre elles sur l’utilisation de la nudité des femmes, du machisme, de la position dominant-dominée au quotidien ? Si oui, vous verrez que mon opinion n’est pas isolée, et que malheureusement ce type de manifestations anodines à vos yeux, a des retentissements non négligeables dans l’entreprise comme dans la vie sociale, dans la publicité, sur les plateaux télé…
Banaliser le rôle de la femme comme faire-valoir ne peut qu’aggraver les comportements de la vie courante. On n’a jamais assisté à autant d’incivilités de la part des hommes envers les femmes, si ce n’est pas de la violence, voire des crimes ! Lisez-vous l’actualité ?
Quant à la place de la femme dans notre société et de votre « qui êtes-vous pour juger? », étant une femme, trentenaire, indépendante, je suis très bien placée pour témoigner de ce que je vis et vois chaque jour. Et ce n’est pas toujours joli-joli.
Dieu merci, il existe des hommes, des vrais, qui n’ont pas besoin mordicus de rassurer et booster leur égo en se disant que toutes les femmes adorent les « compliments » et regards concupiscents qu’on leur jette.
Au « plaisir » de continuer cet échange en face à face plutôt que planqué derrière un écran et un pseudo, n’est-ce pas ? Une soirée de Noël est organisée vendredi prochain.
A dire vrai, je trouve ce débat très intéressant, car il est symptomatique de ce que j’interprète comme une dérive du féminisme qui est une cause noble et juste. Le combat féministe est indispensable face aux violences faites aux femmes, à l’inégalité salariale, ou à ceux qui veulent remettre en cause la libre disposition des corps. Mais il se trompe de combat, selon moi, lorsqu’il s’en prend à la représentation de la féminité.
J’apprécie beaucoup votre site et la philosophie motarde qu’il développe, je ne suis donc pas arrivé là par hasard. En revanche je ne connaissais pas votre page Facebook, je ne suis donc pas la personne que vous évoquez, et je ne me cache pas non plus derrière un pseudo car mon prénom est bien Thibault. Je n’avais pas connaissance de votre event de vendredi, mais je serais ravi de m’y rendre et de reprendre cette discussion de vive voix. Et de parler moto entre deux contre-argumentaires bien sûr.
Bonjour Clara et Thibault,
Je viens de lire vos échanges. Vaste sujet que celui de la représentation des femmes.
Clara, je comprends ce que tu peux ressentir, ces exhibitions me dérangent aussi.
Thibault, il faut quand même se rendre à l’évidence que le procédé est un peu stupide et archaïque non? Ta comparaison entre les hotesses de salon et les vendeuses de Fast food est un peu simpliste aussi. Un peu facile de prendre un job plus difficile comme argument? Pourquoi ne pas prendre un job plus gratifiant? C’est sûr que ça fonctionne moins bien du coup. Bon, je vais mettre cela sur le compte de la provocation. Et puis il n’y a pas de dérives du féminisme, toutes les actions ou revendications sont légitimes, c’est un tout. Il faut comprendre ce que les femmes ont supporté et doivent encore supporter au quotidien. Nous sommes loin d’endurer cela nous les hommes. replongeons-nous dans l’histoire du mouvement des Suffragettes et dans l’histoire du combat des femmes pour comprendre l’absurdité des hommes à leur égard.
1804: Le Code civil français déclare la femme incapable juridiquement. Elle est sous l’autorité de son père puis de son mari.
1810: Le code pénal qualifie l’adultère de délit. L’adultère du mari est puni d’une amende, celui de la femme d’une peine de prison
1920: Les femmes mariées peuvent désormais adhérer à un syndicat sans l’autorisation de leur mari. La vente de contraceptifs est toujours interdite par la loi.
1935: La Chambre des Députés se prononce pour la cinquième fois pour le vote des femmes par 453 voix contre 124 mais à nouveau, le Sénat bloque.
1944: Droit de vote pour les femmes.
1965: Une femme peut avoir un emploi sans avoir à obtenir l’autorisation de son mari et dispose librement de ses biens propres.
1970: La loi stipule que désormais « les deux époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille » : c’est la fin de la notion de « Chef de famille » et de l’autorité paternelle, remplacée par l’autorité parentale.
La liberté des femmes fut un long combat et leur réussites, en partie seulement, très récentes. Comprenons donc que certaines choses peuvent légitimement les révolter et devraient nous révolter également. Il faut rompre avec cet héritage Thibault.
Clyde
Je vous invite à lire « La domination masculine n’existe pas » de Peggy Sastre. Féministe aussi mais qui dépoussière le vieux logiciel de mamie de Beauvoir en apportant une vision plus scientifique. Le sciences sociales et la génétique ont fait beaucoup de progrès depuis les années 60. Il faudrait que le féminisme en fasse de même.
Chez vous je sais pas mais chez moi nous sommes en minorité. 4 filles pour deux gars, tous adeptes du deux roues. Alors c’est sur que chez nous il y plus de cuirs au porte-manteau que des visons et plus de red Wings dans le meuble à chaussures que d’escarpins. Bien sûr aimer rouler ne veux pas dire ne pas aimer prendre soins de soit et apprécier de mettre des tenues élégantes et sexy dans certaines circonstances. Mais très franchement imaginer que les hôtesses de salon apprécient de passer toutes leurs journées sur des talons de 15 centimètres en mini-shorts pour servir de faire valoir à des motos et entendre des commentaires sur leur plastiques du genre « toi t’es bien carrossēe », durant toute la journée par des gars qui s’imaginent être spirituels, il faut pas être Einstein pour imaginer que ça doit pas leur laisser une image franchement très noble de la gente masculine en visite au salon. Et très sincèrement si une de mes filles me dit un jour papa j’ai trouver un job d’une semaine au salon de l’automobile et de la moto, je lui demanderais de bien réfléchir, avant de faire ce job. Alors bien sûr il n’y a pas de son métier, mais que de sotte gens. Mais franchement il y a mille choses à faire de plus gratifiante (et peut-être bien plus mal payées), avant de montrer ses fesses pour vendre des objets mécaniques
MERCI, K. pour ces écrits sensés. Vous égayez ma soirée !
nb: durée approximative du féminisme 120 ans (pour mémoire le droit de vote au royaume uni a été accordé le 7 février 1918, pour les femmes de plus de trente ans, droit vote appenzell, 27 novembre 1991). durée approximative du pouvoir masculin ~ le début de l’humanité. Alors les filles on baisse pas les bras y a encore du boulot !
Cher Clyde, vous allez dans mon sens sans vous en rendre compte. Comme vous le rappelez si bien, le combat légitime du féminisme est celui de la liberté des femmes. La liberté de voter, mais aussi celui de disposer de leur corps comme bon leur semble, ou gagner de l’argent comme elles le veulent. C’est précisément ce que font ces hôtesses. Respecter leur liberté, c’est aussi respecter qu’elles fassent des choix personnels qui ne vous plaisent pas, ou qui ne collent pas avec votre vision du féminisme ou des femmes.
Quel gain aurait les femmes à s’affranchir du joug masculin si c’est pour désormais se voir juger par d’autres femmes sur les choix qu’elles font ?
Cher K., je trouve amusant que vous célébriez vous aussi la liberté des femmes, tout en insistant sur le fait que si votre fille voulait faire hôtesse, vous lui demanderiez de « bien réfléchir ». Un superbe réflexe patriarcal et paternaliste qui aurait dû faire hurler Clara mais qu’elle approuve manifestement.
Je rappelle au passage qu’à aucun moment je ne me suis félicité de voir des femmes à demi-nue sur des motos. Je ne suis pas du tout client de ce spectacle. Mais je respecte le libre choix de ces femmes et je trouve insupportable qu’elles soient ici – ou ailleurs – traiter de « pouffes ». Qu’aurait dit l’auteure si un homme, passant dans les travées, les avait insultées de la sorte ? Que pense l’auteure des femmes traitées de « pouffes » dans la rues parce qu’elles sont précisément habillées de façon légère ? Je suis sûr qu’elle s’en offusquerait à juste titre. Elle n’a donc aucun raison de s’autoriser à elle-même ce type de commentaire injurieux.
Cher Thibault,
Chez vous, je ne sais pas, mais chez nous bien réfléchir, ne veut pas dire imposer et effectivement en qualité de père il m’arrive d’être paternaliste et très sincèrement votre avis je m’en cogne.
Cher K, inutile d’être agressif, je ne le suis pas. Je répondais à votre commentaire qui m’étais en partie adressé. Pourquoi donner votre avis si vous ne supportez pas celui des autres ? Ne prenez pas les choses personnellement, c’est une discussion (intéressante je trouve) qui porte sur les idées.
Sans doute ne vous en rendez-vous pas compte, mais il y a une parfois une certaine condescendance dans vos propos, notamment dans votre façon de m’apostropher sur les mots que j’emploie dans mon article, sur mes convictions (oui je peux me mettre à la place de ces femmes, ce qui ne sera jamais votre cas!), et sur le patriarcat pour lequel je devrais hurler (et pourquoi donc ? J’apprécie les valeurs que m’a inculquées mon cher papa, notamment d’être libre, indépendante financièrement, ne jamais baisser les bras, et réfléchir avant de me jeter dans la gueule du loup par exemple 😉
Comment pouvez-vous dire que ces femmes ont « choisi » d’être juchées sur des motos, des heures durant, à se faire reluquer comme des bêtes de foire ? Qu’il est facile et drôle de lire qu’elles ont un libre-arbitre et qu’elles prennent du plaisir à cela !
Je m’insurge contre la « demande » (comme la vôtre visiblement) et les commanditaires (les marques) qui imposent ce spectacle dégradant.
Si je traite ces femmes de pouffes, et je perdure dans cette voie, c’est que je dénonce fermement que ces jeunes et jolies femmes acceptent, pour arrondir leurs fins de mois, d’alimenter un système sexiste qui perpétue la dégradation de l’image de la femme. Si ces hôtesses étaient aussi intelligentes et brillantes que vous le prétendez, elles iraient chercher d’autres sources de revenu que celui-là. On a toujours le choix dans la vie, et ce sera avec grand plaisir, la prochaine, fois, que j’irai les interviewer pour avoir le fin mot de l’histoire qui corroborera mes propos.
Je me permets d’ajouter à ce débat ce texte d’une certaine Virginie, illustratrice au « Repaire des Motards », invitée à s’exprimer sur « la place de la femme dans le monde de la moto » :
« La femme n’a pas de « place » particulière à avoir dans la moto. Une femme est libre de faire de la moto au même titre qu’un homme sans qu’on ait besoin de la juger comme un être différent. Une femme a la même capacité qu’un homme à apprécier son expérience sur la route, à la partager et à la vivre. On dit que les femmes qui s’habillent court sur les stands des salons pour « aider » la gente masculine à diriger son regard sur les produits, donnent une mauvaise image de la femme. C’est une pensée d’homme finalement. La femme n’a pas à avoir une image particulière pour satisfaire le monde. La femme n’a pas besoin d’être une petite sainte pour mériter le respect. La sexualité et le corps ne sont pas des choses qu’il faut diaboliser. La femme ne devrait pas avoir à se cacher pour être respectée. Et c’est tant mieux pour elles si le client est assez bête pour faire effectivement tout ce que les marques qui les emploient désirent. Les motardes et les Girls des salons méritent le même respect. Ce sont des femmes qui osent faire ce qu’elles veulent dans un univers où elles savent qu’elles seront jugées parce qu’elles sont nées avec des seins. »
Un texte qui dit d’une façon différente – et peut-être mieux – ce que j’ai voulu exprimer ici, et qui aura l’avantage à vos yeux d’avoir été écrit par une femme.
Le lien vers la source : http://www.lerepairedesmotards.com/humeurs/la-femme-dans-le-monde-moto.php
Chère Clara,
Diable, vous étiez incroyablement en avance pour le débat sur le harcèlement et sur le sexisme dans sa forme la plus banale…
J’espère sincèrement, que tous mon chers co-porteurs de c….. (j’essaye d’éviter d’être vulgaire mais vous aurez bien entendu complété les points de suspension) qui ont fait preuve de beaucoup de complaisance, à leur propre égard, ont matière à réflexion sur le regard que chacun doit porter à l’autre.
En toute amitié.
K