Street Portrait #36
Pierre
Nom / surnom
Je m’appelle Pierre, mon surnom de motard, c’est Yosh.
Sur quoi roules-tu ? La moto de tes rêves ?
La moto de mes rêves, elle est devant toi : mon F6C Bobbérisé. Voilà 13 ans qu’elle partage ma vie. Bon, je te l’accorde, elle n’avait pas franchement cette gueule au départ. J’y ai passé un peu de temps, en rêveries comme en bricole. C’est ma moto plaisir…. ma moto emmerdes aussi…. mais c’est de ma faute… les modifications, il y a des fois, il ne faudrait pas…..
Sinon, je roule au quotidien en ZRX 1200S… (Je sors d’un ZRX 1100 que j’ai beaucoup aimé… avec la version « S », je me civilise). J’adore les gros quatre pattes velus et crapuleux tendance années 80, à carbus, pas trop linéaires, sans électronique embarquée, avec une vraie selle et de quoi sangler des sacs dessus. Je me dis que je vais avoir du mal à passer à autre chose si notre bonne maire s’entête à nous interdire de rouler sur des bécanes du 20eme siècle.
Où habites-tu ?
Ca dépend des jours. Paris 10 ou banlieue Ouest.
Quel est ton job ?
Je suis commercial dans le marketing direct.
Comment définirais tu ton « riding style » ?
Il a évolué avec l’âge. Ça fait quand même 30 ans que je roule… des plans gros gaz sur autoroute à 200 de moyenne, cela ne m’amuse plus (et puis c’est trop risqué à présent). J’aime rouler sur le couple à la cool (la souplesse du flat six… miam miam), j’aime aussi beaucoup tomber deux ou trois rapports et rouler nettement plus incisif… profiter de l’allonge du moteur rageur Kawa qui s’exprime.
Sur Paris, j’ai une conduite « urbaine », je décrypte le trafic et ses « chicanes mobiles », je me faufile (même avec mes tanks). Je freine peu, je ne klaxonne jamais, je ne brusque pas les bagnoles. Je ne suis pas dans les tours, question de respect et de politesse sonore. J’aime à penser qu’un comportement de gentleman améliore notre image.
Une ou deux fois par an, je m’échappe quelques jours pour user les flancs de mes pneus en avoinant (à mon humble niveau) sur des « routes à chèvres » où tenir le 70 de moyenne est un exploit en soi… pas besoin de taper le 250 pour avoir des sensations…
Et sinon, je dois avouer que j’ai des relations « étranges » avec mes motos… je leur parle, je leur flatte le réservoir à la fin d’une journée de roulage, je les respecte beaucoup, en fait. Une moto, cela ne se réduit pas à un moyen de locomotion.
Ton souvenir à moto le plus mémorable ?
Je commence à en avoir quelques-uns… des bons, comme des moins bons… j’ai pas mal sillonné la France, mais ce sont les Pyrénées espagnoles découvertes en Mai qui me laissent un souvenir impérissable.
Comme souvent, « la première fois » marque assez… Cahors-Paris en 125 Honda Twin avec le sac à dos ficelé sur le réservoir… l’Aventure ! J’ai aussi fait 10 bornes de nuit entièrement à poil (fort heureusement en rase campagne et en août) parce que mes potes s’étaient tirés avec mes fringues après un bain de minuit.
Ton/ta super acolyte de virée ?
Le blouson que j’ai sur le dos et qui commence à accuser son âge. Je n’arrive pas à le remplacer. C’est comme la laisse d’un chien. Quand je le sors de la penderie, j’imagine que ma bécane en trépigne d’avance au garage…
J’ai eu plusieurs groupes de potes de virée, mais au final, moins on est, mieux c’est. Je n’aime pas trop être dépendant des autres, de leur estomac ou de leur vessie. Depuis deux ans, je m’échappe avec deux copains de taf. On aime le même genre de routes et on a la même résistance physique. On se fait des road-book à l’ancienne (carte et stabilo). Si l’un d’entre nous veut allumer, il part en solo (ou avec les autres aux fesses si tout le monde est d’humeur arsouilleuse). On sait qu’on se retrouvera 20 ou 30 bornes plus loin au prochain village.
Une adresse motard friendly à recommander ?
Partout où je m’arrête boire un coup sur la route. La moto est un excellent biais de prise de contact et de conversations animées
Quel est le meilleur conseil moto que l’on t’ait donné ?
« Ne roule pas au-dessus de tes bottes »
« Si tu regardes le talus, tu iras dans le talus »
Photos : Cam
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quand j’étais petit ( je n’étais pas grand) et au bahut on m’appelait Paul d’Or , tellement j’emmerdais tous le monde avec les photos de bécane, les revues de bécane, les autocollants demandés directement à la Bayerische Motor Werke , à Triumph ou Kreidler…
Alors quand je tombe sur ça, https://www.ina.fr/video/CAA7501063701
je me replonge dans le délice de l’insouciance, du temps où on disait à qui veut l’entendre qu’une moto sera toujours moins chiante qu’une copine…mais qu’on briquait bien la sienne ( la bécane) histoire qu’elle nous aide à séduire la copine qu’on n’avait pas encore…