De mémoire d’étudiante, je crois que je n’ai jamais autant stressé de ma vie que pour le plateau…
Le bac, les entretiens d’embauche, les examens de musique… des broutilles à côté du mal de bide ressenti le jour de « l’épreuve hors circulation », pour reprendre le terme officiel.
Après analyse de cette angoisse irrationnelle, j’en ai tiré la conclusion suivante : le permis moto, personne ne nous demande de le passer, c’est une épreuve que l’on s’inflige à soi-même pour le plaisir (sic), on ne doit sa réussite – comme son échec – qu’à sa concentration, aucune excuse possible si le temps du lent est inférieur à 17 secondes ou si on sort des lignes, c’est de sa faute ! Soi face à soi-même. Me, myself and I. Peut-être le plus dur des têtes-à-têtes, non ?
Et puis indépendamment du côté psychologie de comptoir, qui a sérieusement envie de payer 250 euros et de s’emm***** à caser d’autres demies journées off avec le boulot pour aller se geler les fesses dans les ZAC de banlieue parisienne ?!
Bref, j’étais tellement incrédule et comblée d’avoir réussi du premier coup mon plateau que je ne peux résister aujourd’hui à la tentation de crâner un peu : des A partout, aux vérifs, au lent, aux rapides, aux fiches… tellement fière ! Je n’avais pas ressenti une telle euphorie, une telle sensation d’accomplissement depuis des années. Emotions sûrement proportionnelles au stress éprouvé !
Bon, je vous rassure, je serais bien incapable de reproduire une telle affaire avec mon bon vieux Zeph’ 😉
Pour la circu, ce fut une autre paire de manchons. J’y suis allée très (trop) détendue, l’enjeu étant à mes yeux moindre, et ai donc relativement foiré ma prestation. J’ai d’ailleurs vu ma dernière heure arriver de nouvelles heures de conduite se profiler, quand a retenti dans l’oreillette grésillante la voix passablement agacée de l’inspectrice : « Mademoiselle, la priorité à droite là, ça fait deux fois !!! ».
Oups et re-gloups.
Retour penaud à la moto-école.
Reculer l’échéance de l’appel pour apprendre mon résultat.
Me suis malgré tout décidée à donner un coup de fil. Trois ou quatre jours après, si mes souvenirs sont bons. « Votre nom ?… Oui c’est bon ! ». Quooooi ?? C’est vrai ?!! Youhouuuuuuu !!! Danse de la joie dans l’appart et bonheur dans le coeur, j’étais enfin motaaaaaarde (en passant, ce mot n’est vraiment pas très sexy, il faudrait trouver un terme plus Kiss’n Vroomesque) !!!
Nous étions la veille de Noël le jour où j’ai passé l’épreuve, il faut croire que l’esprit du même nom était parmi nous ce jour-là, l’inspectrice était de fort bonne humeur et elle se réjouissait sûrement d’avance de la dinde et du pudding en préparation dans sa cuisine.
Comme tout projet qui monopolise l’énergie et la pensée sur la durée, je me suis sentie complètement désoeuvrée une fois le téléphone raccroché et l’hystérie retombée. Le graal était atteint. Plus de rendez-vous à prendre, plus d’échéances à venir, plus de fiches à réviser. Ce sentiment n’a cependant pas duré bien longtemps, la perspective des balades à venir ayant bien vite pris toute la place. Motarde un jour, motarde toujours !
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Cet article est paru dans le Génération Moto #103.
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