Les jeunes indiens...

Les jeunes indiens…

Les deux petits affreux de l’avion ne me feront pas oublier un des meilleurs souvenirs d’Inde que je ramène dans mon coeur.

Ces mini-pousses statiques au bord des routes, qui nous regardaient passer les yeux ébahis et le sourire aux oreilles. Si proches des routes, des motos, camions, rickshaws et autres dangers terribles !

A moto, tout va très vite, les visages s’enchaînent,les sourires se calent sur les miens. Leurs petites bouilles d’anges innocents sont parfaites : leurs grands yeux noirs en amande, ces pépites qui vous attirent comme de puissants aimants, me marqueront à jamais. Encore si petits, déjà si expressifs par leurs seuls regards. Une palette d’expressions illumine leurs traits fins et délicats. Car si leurs yeux reconnaissables entre tous leur “mangent” le visage, leur sourire l’illumine, le magnifie. Combien de fois ces sourires m’ont fait perler des larmes sous mon casque ?

C’était comme un jeu : un signe de la main engantée, déchenchait automatiquement la même agitation en retour, assortie d’un très large sourire. J’en avais mal à la mâchoire tellement je souriais aussi. Quoi de plus beau que ces dents éclatantes sur leur sublime visage bronzé ? J’étais irradiée de bonheur. Un puissant et profond bien-être m’a envahi durant tout ce périple. J’ai réalisé plus que jamais à quel point le sourire et la beauté peuvent rendre heureux. Finalement, un sourire, d’où qu’il provienne, est toujours magnifique !

Vous l’avez compris, j’ai donc été frappée par la grâce et la beauté de ces enfants indiens. En grandissant, ils gardent cette si précieuse singularité : les écoliers puis étudiants, en dépit de leurs uniformes austères, gagnent en élégance et finesse. Ils aborent un port de tête assez fascinant. Est-ce du à leur minceur, la joliesse de leurs traits, la nonchalance de leur allure ? En tout cas, tels des chats, ils semblent parcourir le monde avec grâce.

Les jeunes filles ont des coiffures souvent semblables : une natte de chaque côté, qui remonte en boucle sur sa base, aidée d’un noeud de couleur vive. Parfois rose, bleu, rouge, souvent en accord avec l’uniforme. La chevelure des indiennes et indiens, parlons-en. Une masse noire épaisse, lourde, toujours attachée en natte ou chignon chez les femmes, et parfaitement taillée chez les jeunes gens. Les hommes donnent d’ailleurs fièrement le change, avec leur charisme naturel, et cette distinction innée qui les font avancer dans la vie avec tout autant de fierté que leurs épouses, filles, soeurs…

Ce matin sur la route de l’aéroport, nous avons croisé de jeunes militaires. Trois groupes d’une vingtaine d’hommes, tous plus beaux et enjoués les uns que les autres, surtout à la vue de nos sourires et salutations de nos mains immaculées. Car aussi fascinants qu’ils sont pour nous, il semble que nous autres occidentales exerçont un certain pouvoir sur eux…