Indian TripPart 1

Indian Trip
Part 1

Nous avons décidé, avec mon jeune mari, de passer notre lune de miel en Inde, plus précisément dans l’état de Goa puis dans les Iles Andaman. Ca tombe bien, puisque l’Inde était le thème de notre mariage ! Même si je ne m’étais encore jamais rendue à Goa, Guillaume m’en avait conté fleurette : les couleurs, l’ambiance cool, les plages paradisiaques… Finalement j’avais fantasmé cette contrée, et je ne me suis guère trompée en arrivant.

The journey :

Pour commencer, il a fallu laisser notre fils à mes parents, je ne vous cache pas que la veille du départ, un sentiment d’angoisse et de déchirement m’a envahie. Je n’avais plus envie de partir et j’ai pleuré une bonne partie de la soirée, en préparant mes bagages à vitesse d’escargot.

Et puis, tout passe. Le lendemain matin, direction l’aéroport, où le sempiternel tourbillon du départ nous emporte. Tels des robots, nous avançons méthodiquement et inéluctablement vers notre destination finale. Pas le temps de réfléchir, nous sommes en pilotage automatique. Une escale en Finlande plus tard, suivi d’un trajet interminable en taxi, nous arrivons à Palolem Beach, dans l’écrin qui abrite notre cahutte pour la semaine à venir. De porte à porte nous aurons mis 22 heures.

A moto, on dit souvent que le plus important avant la destination, est l’acheminement, le trajet, le voyage. C’est le défilement des routes, arbres, gens, senteurs, bruits, qui donnent émerveillement et extase. Prendre l’avion est certes passif, mais offre son lot d’étonnements et sensations. Le corps collé au siège lors du décollage, les couleurs inédites du coucher de soleil et de l’aurore ; les nuages, la ligne d’horizon et la pollution qui semblent fantasmagoriques dans les airs…

L’adaptation :

Avez-vous remarqué que l’on met toujours un certain temps avant de décrocher de ses préoccupations quotidiennes, avant de vraiment se sentir en vacances ? Pour ma part, cela aura pris deux jours. Le temps de m’acclimater à nos cottages (nous avons changé deux fois, la première car nous jonchions la boîte de nuit – sympa pour une honeymoon ! – la deuxième car le confort était particulièrement spartiate). Finalement, la dernière cabane, surplombant une vue sur la mer à couper le souffle, aura raison de notre impatience.

Alors certes, on ne baigne pas dans le grand luxe : les murs peints à la va-vite en vert anis, la moquette jamais nettoyée, la salle d’eau abritant quelques cafards et autres insectes, nous rappellent que l’on est en plein milieu de la nature indienne, et que la maniaquerie n’est pas le fort des habitants.

Mais les sourires engageants des indiens, leur accueil si chaleureux, leur cuisine réconfortante, et les Bullet à chaque coin de rue, m’ont immédiatement mis dans le bain.

La propreté :

L’Inde évoque souvent pour beaucoup la saleté et le capharnaüm. En effet, les indiens sont plutôt laisser-aller sur ces sujets-là : oui la pauvreté en est une des raisons principales, mais paradoxalement, Goa fait partie des états les plus riches d’Inde. Vivant principalement du tourisme, les Goanais vivent correctement. Mais ils sont comme tous les indiens, nonchalants, tranquilles, et nombreux ! Le ménage et l’ordre ne les obnubilent pas la journée entière… et l’écologie est loin d’être leur sujet de préoccupation.

Les indiens :

Comme lors de mon premier voyage en Inde du sud, je suis tombée amoureuse de ce peuple. Je n’ai jamais rencontré autant de personnes serviables, bienveillantes et souriantes ! Quelle bouffée de bonheur de voir chaque jour des visages radieux après ceux de Paris, gris et aigris !

Les indiennes et indiens sont beaux : dotés de traits fins et délicats, ils ont un port de tête gracile et une allure folle. Lorsqu’ils plongent leurs grands yeux sombres et expressifs dans les vôtres, vous n’en menez pas large.

Autant vous dire que je n’ai pas fait le poids face aux vendeuses à la sauvette de bijoux, carnets, pochettes, nappes, et autres futilités. Il suffisait qu’elles m’enveloppent de leur “pouvoir” et je cédais à tous les coups.

J’ai notamment longuement discuté sur la plage avec Mina : mariée de force avec un indien du Rajasthan à 16 ans, elle a eu cinq enfants, garçons et filles. A la suite d’une rupture avec perte et fracas, elle ne voit plus son premier fils. Elle parvient aujourd’hui à nourrir ses quatre autres enfants, en vendant des bijoux sur la plage. Comme ne pas vouloir les payer au prix fort, ses bijoux ?

Vous me direz, est-ce de la manipulation ? Non, car c’est moi qui l’ai assaillie de questions sur sa vie. Et son histoire, malheureusement, est plausible. Les femmes sont peu considérées en Inde…

La plupart des vendeurs se contentent de vous demander votre prénom, d’où vous venez, et vous faire promettre (“promise?”) de revenir leur acheter quelque chose. Difficile de ne pas tenir ses engagements, dans ce pays où la parole est d’or.

Le soir du réveillon de la St Sylvestre, nous n’avions pas assez de roupies pour payer notre dîner. Gênés, nous en avisons Kranti, notre serveur, et celui-ci nous répond que peu importe, il nous attend le lendemain pour régler la note ! La confiance, l’entraide, et la tolérance donnent du baume au coeur en Inde, valeurs déclinantes chez nous…

Le yoga :

L’Inde sans yoga, c’est comme… une femme sans moto, inconcevable ! Nul besoin de chercher bien loin, notre premier resort proposait des cours chaque matin. J’ai alors fait la connaissance de mon professeur de yoga, Ashok, et là… Révélation. Elancé, tonique, conquérant, Ashok incarne cette merveilleuse discipline. Chaque matin, je me dirigeais vers le studio de yoga en plein air, constitué d’une cahutte de bois, paille et toile, surplombant la mer d’Arabie. Une brise légère m’effleurait à chaque asanas (posture), au diapason avec ma pranayama (respiration). Quel délice de commencer ainsi la journée ! Le yoga, avec Ashok, est particulièrement technique. On maintenait les postures, qui, inconfortables au départ, s’avéraient presque agréables grâce à la respiration et au recueil sur soi. Oh que j’aime le yoga, l’apologie de l’instant présent, en accord avec sa tête et son corps ! Et que l’on ne me dise pas que ce n’est pas sportif. Le mélange de Vinyasa (la posture de « repos » et transition est celle du chien tête en bas) et de Hashtanga (petits sauts et enchaînements dynamiques) permet de se dépenser, tout en se relaxant. Parfait en vacances, surtout en Inde, où la cohue donne vite le tournis !

La Royal Enfield en Inde :

Si l’Inde est aussi fascinante, c’est aussi grâce à ces motos que l’on voit partout, les Bullet. Souvent dans leur jus, érodées par un usage assidu et par l’environnement, elles n’en ont que plus de charme. Et le bruit ! Il se distingue parmi tous les autres, ceux des scooters, rickshaws, camions… « Potato, Potato, Potato », le roucoulement des Bullets se fond parfaitement dans l’atmosphère.

Louer une Bullet ? Très facile. Ouvrez les yeux, dès que vous en trouvez une vous paraissant en bon état, enquérez-vous de son propriétaire, négociez un tarif, et vous repartez avec ! Pas de papiers, pas de permis, pas d’acompte, mais des regards, une parole, la confiance absolue ! Cela aussi est dépaysant et reposant. On ne vous regarde pas avec méfiance et défiance, mais avec bienveillance et obligeance. C’est donc au guidon d’une Bullet 350 carburateur silver que nous avons arpenté le sud de Goa, de plages en plages, en totale liberté. Avez-vous remarqué nos casques ? Eh oui, on est passionnés ou on l’est pas. C’est un bagage cabine entier qui a acheminé à Goa nos deux casques et paires de gants. L’aventure c’est sûr, mais le confort d’abord ! 😉

Canaguinim, Cola beach, Palolem, Polem,… C’est ainsi que nous avons découvert quelques unes des plages sublimes de Goa. Notre seul outil était Google Maps qui nous permettait de repérer les artères principales. Pour le reste, nous nous fiions à nos instincts et humeurs du jour. Qu’il était bon de s’égarer pour arriver sur des points de vue extraordinaires ! Pas de panneaux, juste des indiens dodelinant de la tête pour vous signifier que oui, on peut se baigner, oui il y a une petite route par là…

Heureusement que la Bullet se faufile partout, se délecte des chemins caillouteux et brave sans hésitation les routes escarpées ! C’est en Inde que la Royal Enfield prend tout son sens et confère à ce pays un charme indéniable.

Avant de partir pour les Iles Andaman, nous avons fait un crochet par le Enfield Garage Cafe, un concept tout à fait inédit combinant store, atelier, bar, restaurant ! L’équipe du Store nous a déroulé le tapis rouge, en nous prêtant notamment une Continental Twin 650 et une Himalayan. Guillaume et moi avons pu tester ce nouveau bi-cylindre pas encore sorti en France !

Mon avis sur ce Twin ? Je retrouve le charme de la Continental GT, avec son look cafe racer typé et confortable. La peinture blanche et grise est très réussie. Quant au moteur, waou ! Une petite poignée de gaz suffit à donner ce petit coup de pied aux fesses qui fait défaut à la mono ! Il y a du cheval là-dessous, et du couple ! Ca fait plaisir de se défouler même si en Inde, les occasions sont rares. Toute cette circulation et ces indiens, font que la Twin ne peut pas s’épanouir parfaitement là-bas. Mais sur nos routes françaises plus dégagées, je sens que cette belle anglo-indienne va faire pâlir ses copines concurrentes comme Triumph et MotoGuzzi ! Cette nouvelle Continental 650 Twin est bien plus polyvalente, performante, voire rassurante que sa petite soeur. Un peu moins vibrante mais dotée d’un joli caractère, elle reste agile, légère, et ultra facile à conduire.

Je vous donne rendez-vous dans le deuxième et dernier épisode, consacré aux Iles Andaman ! Suivez-nous sur Facebook et Instagram pour ne rien manquer de nos tribulations actuelles et futures !

Photos : Claire & Guillaume