Une blonde sur un circuit...

Une blonde sur un circuit…

Le titre est provoc non ? Un brin misogyne même. Ben oui, faut bien user de stratagèmes parfois pour attirer votre attention. Et vous savez comme nous les femmes pouvons être malignes 🙂 Vous m’accorderez ensuite cette vérité : les femmes pistardes (oh que ce mot est laid) ne sont pas légion et les blondes en combarde (beuh…), encore moins. Cela nécessite donc une mise au point.

Rappelez-vous le Cafe Racer Festival, cette manifestation old-shool à Montlhéry avec des motos vintage et des pilotes zen.L’esprit n’était pas à l’arsouille, mais plutôt à la cool. Un vrai moment de plaisir, sans stress, avec même une pointe de paresse.

Crédit Photo : Mister Atomic, Laurent Nivalle, Guillaume Bournisien, Esprit Racing

Là je vous parle d’autre chose. De stage de pilotage sur circuit. Par le titre, le décor est planté : « pilotage », « stage ». On n’est pas là pour rigoler.

Prêts pour un virage à 180 degrés, genou par terre et coeur en l’air ? Nous sommes le 24 juillet, il est 6h30. L’attirail est prêt. Pantalon et blouson en cuir, dorsale, bottes moto, casque intégral, gants de compet’, tout y est, enfin presque. Le sac Alpinestar contient aussi tout le nécessaire de filles : short, tongs, tshirts et chaussettes de rechange, gloss et brosse à cheveux.

Avec Monsternounette (Ma Ducati Monster 1100), je décolle de Paris pour Carole, LE circuit le plus proche de la capitale, qui voit se précipiter tous les parisiens en mal de sensations et dépourvus de remorque 😉 C’est mon troisième stage chez de Radiguès, ils devraient me prodiguer une carte de fidélité. Une fois sur place, on nous déroule toujours le même cérémonial : signature de la décharge, café chaud, croissants, et présentation des formateurs : sacrée team que voilà. D’anciens as de la compétition – Christophe Cogan, Stéphane Coutelle, Wilfried Weille – font la part belle aux nouvelles recrues : les beaux frères Tangre, Axel Maurin… Le staff autour est fidèle et toujours aux petits soins.

Une fois les groupes de roulage constitués selon les « temps » que vous avez déclarés en amont, le marathon commence. Tout est réglé comme du papier à musique, c’est à peine si on a le temps pour les pauses techniques. Séances sur piste de 20 minutes, débrief, cours théorique, et rebelotte. Même rythme effréné toute la journée, deux jours durant. 7 roulages, 7 debriefs, 7 cours… C’est qu’il faut les rentabiliser les 590 euros !

Le cerveau bosse autant que les cuissots. J’essaie de mettre en application toutes les règles qui constituent un bon pilote : position de grenouille faisant mine de se cramponner, regard vitreux écarquillé hyper concentré, maîtrise de l’ « accel » et du freinage, respect des « traj' » pour gagner chaque millième de secondes… Eh oui, on se prend vite au jeu de la vitesse et de la compétition. Même si faut avouer que les armes ne sont pas égales. Déjà les femmes se font rares. Et lorsqu’elles montrent le bout de leur crinière, elles se laissent souvent doubler par les mâles. Pas d’autre terme pour définir les hommes qui taquinent l’asphalte. De bons gros durs qui mettent un point d’honneur à ne pas se laisser doubler et n’hésitent pas à risquer le pire pour vous faire l’ « exter » (l’extérieur du virage). Même le plus charmant agneau se transforme en loup garou dès qu’il revêt combi et sliders. Et rejoignant sa meute, il ne laissera sûrement pas une femme braver son chemin. Heureusement, le plafond de verre ( = nos limites psychologiques) se fêle parfois, laissant apparaître des guerrières sans foi ni loi. C’est ce que je deviens lorsque la piste s’empare de moi. Une montée d’adrénaline liée à la vitesse et le danger donne instantanément le désir de me battre contre les éléments. Je dis souvent que je « pose mon cerveau » avant de m’élancer.

Et puis, il ne faut pas être chétif avec la poignée. Elle doit être ouverte en grand… Reste ensuite à ne pas lésiner sur l’écrasement du frein avant virage, le tout en adoptant la fameuse posture destinée à poser le genou au sol. Parlons-en de ce genou. Les miens ont la furieuse envie d’embrasser la piste, mais mon coeur et ma tête semblent vouloir dire que non, “on n’est pas prêts à te laisser balancer tes jambes ainsi ma blondie ! “ Bref … Un joooouur, mon prince (oups, lui est déjà là !) genou viendraaaaa… Un joooouuur, il toucheraaaa !

Je vous invite à retrouver cet article dans le dernier numéro de Génération Moto !

A lire bientôt sur le blog : le comparatif des écoles de pilotage BMC, H2S, de Radiguès, et le test de la Ducati Panigale… Petit clin d’oeil à Fabien pour le prêt de cette sublime machine ! Merci à toi et à Ducati France !

Et spéciale dédicace à mon acolyte historique de circuit, Marie la jolie Daytoniste 🙂

Crédit photos : Photographe BMC Moto