Plus rien ne sera comme avant...

Plus rien ne sera comme avant…

Plus rien ne sera comme avant !

C’était en juillet 2016. Le weekend prolongé du 14 juillet plus exactement. Marie, mon amie pilote de choc et moi sommes descendues dans le Morvan avec nos deux bolides, un Monster 1100 Evo et une Daytona 675. Un super périple qui vous avait été conté dans un précédent numéro de Génération Moto (# 106).

Durant ce fabuleux roadtrip de quelques jours, il se tramait quelque chose qui allait changer ma vie ! Je l’ignorais encore, ce qui m’a permis de profiter à fond de ce moment complice à moto. En effet, la veille de mon départ, le miracle de l’amour avait œuvré et provoqué en moi un latent tsunami…

Un mois plus tard, les prévisions météo étaient confirmées par le faiseur de pluie, enfin, l’accoucheur. Désormais, le soleil allait briller toute ma vie !

Une fois ce bouleversement compris, il a fallu le digérer. Et notre moto-trip en Italie cet été ? _ Docteur, pouvons-nous partir ? _ Oui bien sûr, à ce stade là, ce tout petit amas de cellules ne craint rien.

Ni une ni deux, nos bagages étaient bouclés pour un départ sur les chapeaux de roues en ce début d’août après-midi. Direction la Bourgogne, puis les Alpes suisses. Ensuite, l’Italie du nord avec ses somptueux lacs – le plus beau étant le lac Majeur -, Milan (où j’ai eu droit à une extraordinaire demande en mariage sur les marches du Duomo), l’exaltante cité Gênoise, la sublime région des Langhes, Turin la vieille dame, et retour sur Paris… Un fabuleux voyage à motos, deux Royal Enfield Continental GT, parfaites dans les cols de montagne comme sur les routes de plaines italiennes.

Nous savions, mon futur mari et moi, que ce type de voyages serait sans doute le dernier avant quelques années. Alors nous en avons profité, insouciants, tout en prenant soin de ce petit être… qui commençait déjà à prendre de la place.

Une fois rentrés à Paris, la vie a repris son cours. Moto, boulot, dodo, presque comme si de rien n’était (ah, les sempiternels trois premiers mois où on vous somme de ne rien dire, au cas où…)

Bref, le jour où nous avons enfin pu dévoiler la nouvelle m’a complètement retournée. Ça y est, il s’était bien accroché ce petit bonhomme, et avait furieusement envie de débarquer ! La moto quotidienne est devenue alors une inquiétude. Surtout dans cette jungle urbaine où l’autre (l’excité automobiliste, le vulnérable cycliste, le kamikaze piéton ou la pimpante motarde) est menacé d’être écrasé à chaque instant. C’est là que j’ai commencé à avoir peur. J’ai donc troqué mes belles bêtes motorisées contre un fringant vélo électrique, plus rassurant (dans ma tête hein !) Finalement, passés cinq mois, j’ai troqué tous ces dangereux moyens de locomotion contre un bon habitacle auto. C’est ainsi que les motos sont restées au garage… durant six mois d’abstinence !

Jusqu’à ce fabuleux 10 juin 2017, le jour de mes trente cinq ans, mais aussi celui du Café Racer Festival à Montlhéry (éminent événement qui rassemble passionnés de motos anciennes et préparées). Pour l’occasion, c’est Monsterounette (Monster 1100 Evo) que j’ai reprise. Sans concession ni préliminaires aucun, je me suis élancée avec mes copines sur la piste. Mes sensations retrouvées au bout d’un tour ont diablement concurrencé l’objet principal et nouveau de mes pensées : mon fils, mon bébé, mon trésor, ma douceur, ma nouvelle raison de vivre !

Plus rien ne sera comme avant. Dans ma tête, une case entière et de taille est dorénavant occupée par cet adorable… futur motard. Eh oui,  conçu par deux effrénés du casque, la veille d’un road trip morvandeau, puis trimbalé en Italie lors de cet inoubliable périple… peut-il en être autrement?

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Cet article a été publié dans le Génération Moto #109.
Photo : Mika