Trofeo Rosso  2019

Trofeo Rosso
2019

Prenez une bande de passionnés mordus d’italiennes, un circuit perdu dans la campagne poitevine, un chaud week-end de juillet, et vous obtiendrez le Trofeo Rosso, rassemblement piste incontournable de tout Ducatiste, Guzziste, Benelliste, Moto Moriniste, Laverdiste, … (complétez) qui se respecte.

2019, 18ème édition de ce rendez-vous annuel dont les places s’envolent systématiquement en quelques jours à l’ouverture des inscriptions. Pour Kiss’n Vroom, c’est la première fois, au Vigeant d’une part et au guidon d’une ravissante 748 de vingt ans d’âge offerte par mon bien-aimé d’autre part. 

Nouveauté de cette année : la série Ragazza, comme son nom l’indique réservée aux filles, avec encadrement par des « dottori » en gilets jaunes, trois roulages (au lieu de six pour les autres catégories) et un tarif par conséquent diminué de moitié à 72 €. Si les femmes représentent à présent 30% de la population motarde, elles ne sont en effet que 2% à rouler au Trofeo Rosso… Allez les filles, il est grand temps de faire mentir les statistiques !

Nous sommes une vingtaine à nous élancer en ce frais samedi matin, un orage vient de passer, odeur de terre mouillée, piste humide. Le circuit s’avère technique, deux lignes droites, quelques virages très serrés, pas évident de concilier vitesse et prise d’angle avec la petite 748 qui induit pourtant une position de conduite idéale, sportive et sur l’avant.
Cette première session servira à découvrir la moto et le tracé. 

Coupleuse, rigide, avec de bons freins, il faut l’emmener dans les virages cette superbike, c’est qu’elle résiste la bougresse ! Paradoxalement, l’accélération se fait en douceur, pas de coup de pied aux fesses, c’est progressif, rond, enveloppant. Pour le style, on repassera. Je ne me vois (heureusement) pas mais on me dit dans l’oreillette que je déhanche sans me pencher.. en résulte apparemment la drôle de vision d’une pilote dissociée de sa moto.

Au deuxième roulage, je suis coachée par Titouche, marshall patient qui tente de me montrer les trajectoires pendant quelques tours. Comme toujours quand j’essaye d’appliquer tous les (fort bons) conseils prodigués par ceux-qui-savent, je m’emmêle les pinceaux et n’arrive plus à rien. 

Dimanche matin, pas découragée, troisième et dernier roulage. Sans dire que c’est enfin le bon, disons que je commence enfin à avoir une position convenable et la sensation de mieux maîtriser ma machine. Bon.. les quelques photos prises à la volée ont vite fait de me ramener à la réalité mais la trace d’usure assez large sur les pneus neufs me réconforte quelque peu. Il faudra revenir progresser l’année prochaine !

Entre les roulages, le rythme est cool au Trofeo, on déambule dans les allées du paddock investies par des habitués équipés comme des pros et installés comme des pachas, on admire les machines et les pilotes sur la piste, on fait la sieste, on va déjeuner au petit village à côté. On discute, on se détend, on profite. 

Ce que j’ai préféré : les impressionnantes courses de side-cars. Des engins au ras du sol incroyables, totalement préparés, bricolés, boostés et pilotés par d’émouvants équipages dont la complicité doit être sans faille. Beaucoup de couples d’ailleurs. Quel frisson de voir ces silhouettes souples se jeter d’un côté puis de l’autre du basset, tour à tour en travers de la selle, vibrantes, aplaties sur le plancher, afin d’équilibrer la machine. La série Duetto fut définitivement le plus beau spectacle du week-end.


Si vous aussi, vous êtes tentés de « vivre la piste à la sauce italienne », ne manquez pas l’édition 2020 et motivez vos amies, sœurs, amoureuses, mamans, cousines, tantes et grands-mères pour qu’elles viennent gonfler les rangs des Ragazze !

Alla rivincita Trofeo Rosso !

Retrouvez toutes les informations et les galeries photos complètes sur http://www.trofeorosso.org/